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La Complicité Perdue : Quand La Charge Mentale   Étouffe Le Désir

La Complicité Perdue : Quand la Charge Mentale Étouffe le Désir

Dans un couple, lorsque la complicité diminue et que le désir s’estompe, il est souvent difficile de mettre le doigt sur la cause exacte. Beaucoup pensent à des facteurs extérieurs, comme le stress du quotidien, les enfants ou le vieillissement. Cependant, au cœur de cette dynamique, la charge mentale est une cause majeure souvent ignorée. Cette charge, invisible mais omniprésente, pèse lourdement sur le bien-être émotionnel et intime des femmes, et peut expliquer en grande partie la perte d’intérêt et d’envie dans la relation.

L’analogie de l’entreprise : un partenaire ou un stagiaire ?

Imaginez que vous décidiez, en tant que couple, de monter une entreprise à deux. Au départ, l’entraide est réciproque, les responsabilités partagées, chacun apporte sa touche personnelle et son énergie. Mais petit à petit, l’un des deux commence à déléguer de plus en plus de tâches, à ne plus suivre ses engagements et à ne plus assumer sa part. L’autre, elle, se retrouve à gérer seule l’ensemble des opérations, à répéter sans cesse les mêmes consignes, à pallier les erreurs et à devoir gérer une charge de travail exponentielle.

Dans ce cas, l’entreprise ne fonctionne plus comme une structure équilibrée mais comme une organisation où l’un des deux est contraint de porter tout le poids. C’est à ce moment-là que l’analogie du stagiaire prend tout son sens. Un partenaire qui ne respecte pas ses engagements, qui ne prend pas en charge sa part des responsabilités, devient un fardeau. Et tout comme un stagiaire inefficace, ce partenaire devient de moins en moins désirable. La frustration s’accumule, l’envie disparaît, et ce qui devait être une collaboration devient un poids.

La charge mentale : un fardeau invisible mais décisif

La charge mentale, bien que souvent invisible, pèse lourdement sur les femmes. C’est une gestion constante des tâches du quotidien, des responsabilités qui ne cessent de se multiplier et qui, au fil du temps, deviennent accablantes. C’est aussi cette capacité à anticiper et à organiser tout ce qui concerne le foyer, les enfants, les besoins de chacun, souvent sans relâche. Et pendant ce temps, de l’autre côté, le partenaire, souvent un homme, peut être perçu comme un “stagiaire” qui attend d’être guidé, ou qui fait les choses à moitié, ne réalisant pas l’ampleur de la charge que cela représente.

Quand une femme se retrouve à porter une telle charge, elle se ferme progressivement comme une coquille. C’est une réaction défensive à l’épuisement. Lorsqu’elle est confrontée à des demandes de son partenaire, notamment en ce qui concerne l’intimité et le désir, elle ne les reçoit plus avec enthousiasme, mais avec rejet. Ce n’est pas qu’elle ne l’aime plus, mais elle est tellement épuisée qu’elle ne peut même plus envisager un moment de complicité ou de plaisir. Elle n’a ni l’énergie, ni l’envie de répondre à des attentes qui, dans son esprit, devraient être partagées.

Rechercher de l’engagement et du respect des responsabilités

Ce qu’une femme recherche avant tout, ce n’est pas de l’aide, mais une prise en charge réelle et respectueuse de l’engagement qu’elle a pris ensemble. Lorsqu’un couple décide de créer une vie commune, c’est comme s’ils montaient une entreprise à deux. Une femme souhaite simplement que son partenaire respecte les engagements pris, que chacun prenne sa part de responsabilité dans la gestion du foyer, comme il l’aurait fait dans une entreprise qu’il gère à deux.

Il ne s’agit pas d’un supplément d’aide, mais d’une prise en main effective du rôle qu’il a accepté en s’engageant dans la relation. Elle ne veut pas qu’il fasse preuve de “bonté” en l’aidant, mais qu’il prenne sa part active, qu’il assume pleinement sa responsabilité sans avoir besoin de demander constamment des instructions ou de se reposer sur elle. Cela crée une relation basée sur l’équité et le respect des engagements, là où chacun contribue activement à la gestion du foyer et de la vie de famille, sans que l’un des deux porte une charge disproportionnée.

Dans un tel équilibre, la fatigue et le stress ne deviennent pas des poids supplémentaires à porter, mais des éléments partagés, ce qui permet d’ouvrir la voie à une complicité réelle. C’est dans ce cadre que l’intimité et le désir peuvent se renouveler, car il ne s’agit plus de “récompenser” l’un pour sa participation, mais d’un respect mutuel pour les efforts fournis de part et d’autre.

La fin de la complicité et du désir

Ce qui conduit à la fin de l’intimité et du désir dans un couple, c’est souvent cette sensation d’être abandonné. Quand une femme porte seule toute la charge mentale, qu’elle se retrouve à gérer seule la majorité des tâches et des responsabilités, elle se sent de plus en plus seule. Le manque d’aide, le manque de prise en charge de la part de son partenaire, finissent par étouffer tout désir. Ce n’est pas une question de vouloir “récompenser” son partenaire, mais de rétablir un équilibre où chacun assume sa part de responsabilité.

Lorsqu’un partenaire n’assume pas cette part, l’autre commence à s’éteindre petit à petit. Le désir s’éloigne, non parce que l’amour est parti, mais parce que la frustration, l’épuisement et l’incompréhension prennent le dessus. Le couple devient une entreprise dysfonctionnelle, où l’un porte tout le poids tandis que l’autre semble rester dans l’ombre, incapable de contribuer de manière adéquate.

Pourquoi les femmes rêvent-elles de week-ends sans enfants et loin du foyer ?

Il y a un phénomène récurrent chez de nombreuses femmes : le besoin de s’échapper, de partir sans les enfants, loin du tumulte de la vie quotidienne. C’est une manière de fuir l’écrasement mental et émotionnel. Loin du foyer, elles espèrent retrouver un peu d’air, de tranquillité et de temps pour elles-mêmes. C’est un besoin de se ressourcer, de retrouver une forme d’équilibre, de ne plus être seule à gérer tout, d’échapper à cette sensation d’être “le seul adulte” dans le foyer.

Conclusion

En résumé, il ne s’agit pas d’une simple envie de “se reposer”. C’est une quête d’équité, de partage, et de réciprocité dans la relation. Tant que ces besoins fondamentaux ne sont pas entendus et respectés, le désir, la complicité et l’intimité resteront hors de portée. La clé pour raviver la flamme réside dans cette prise de responsabilité partagée, dans cette volonté de rétablir l’équilibre et de montrer que chaque partenaire est pleinement investi, prêt à porter sa part des responsabilités, sans que l’un d’eux soit écrasé sous la charge.

Bibliographie

1. Mathieu, L. (2018). La charge mentale des femmes : Une invisibilité ordinaire. Editions du Seuil.

• Cette référence explore en profondeur la question de la charge mentale et son impact sur la vie des femmes, notamment dans le cadre familial et professionnel. Elle met en lumière la manière dont la gestion invisible du foyer affecte le bien-être des femmes.

2. Bauer, S. (2014). La charge mentale : Comprendre pour mieux agir. Éditions Leduc.

• Ce livre aborde la question de la charge mentale de manière pratique et donne des conseils pour mieux répartir les responsabilités dans le couple et alléger la charge mentale.

3. Desmarais, P. (2020). Le couple dans l’équilibre et l’intimité : De l’échange à la complicité. Editions du Mieux-Vivre.

• L’auteur analyse la complicité dans le couple et comment la gestion partagée des responsabilités est essentielle à la préservation de l’intimité et du désir.

4. Corbin, J., & Legris, F. (2016). Les relations de couple : Du partage des tâches à l’épanouissement intime. Editions PUF.

• Ce livre s’intéresse à la manière dont la répartition des tâches domestiques peut impacter le bien-être émotionnel et sexuel au sein du couple.

5. Schaeffer, J. (2019). Les rapports de pouvoir dans le couple : Charge mentale et division des rôles. Editions La Découverte.

• Cet ouvrage examine les dynamiques de pouvoir dans le couple, la division des rôles et l’impact de la charge mentale sur les relations, notamment en ce qui concerne la sexualité.

6. Hochschild, A. R. (2012). Le second shift : Travail et famille, une inégalité persistante. Editions du Seuil.

• Un classique de la sociologie sur l’inégale répartition du travail domestique dans les couples hétérosexuels, qui met en lumière l’idée de “shift” secondaire que les femmes assument souvent après leur journée de travail.

7. Duvivier, M. (2020). Intimité et désir : Quand les responsabilités quotidiennes effacent la complicité. Editions Hachette Pratique.

• Cet ouvrage met en relation l’impact des responsabilités quotidiennes sur la vie intime du couple et propose des pistes pour raviver le désir et la complicité.

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